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L’OFFRE DE MAIN-D’OEUVRE TOURISTIQUE CONTINUE DE S’EFFRITER

Le tourisme compte en août quelque 16 400 emplois de moins que l’an dernier et 9 700 de moins qu’en juillet. Ces données surprennent car toutes les informations suggèrent que la fréquentation des établissements touristiques cet a été bien supérieure à l’an dernier. Par rapport au mois d’août 2019, soit avant la COVID, l’emploi en tourisme a diminué de 98 900 (-21,4 %).

 

Emplois en tourisme, de janvier 2019 à août 2021, non désaisonnalisés, Québec

 

Portrait selon les secteurs du tourisme :Tous les secteurs du tourisme, à l’exception de la restauration, ont marqué une baisse des emplois en août par rapport au mois dernier. Par rapport au même mois de l’an dernier, la baisse des emplois a été particulièrement marquée dans le secteur du transport des personnes (-58,5%) et de l’hébergement (-24,6%). Finalement, aucun secteur du tourisme n’a encore réussi à rattraper son niveau d’emploi pré-pandémie. Les secteurs de l’hébergement et du transport des personnes sont ceux qui ont perdu le plus d’emplois par rapport au mois d’août 2019 (avant la pandémie) et le secteur de la restauration est celui qui se rapproche le plus de son niveau pré-pandémie. Il accuse tout de même une perte de 29 400 (-12 %), ce qui le place comme étant le secteur du tourisme qui a perdu le plus d’emplois en termes de nombre.

[1] Ces données sont tirées de L’Enquête sur la population active (EPA) réalisée tous les mois par Statistique Canada. La période de référence s’étend du 15 au 21 août. Durant cette période, le déconfinement progressif amorcé le 8 février se poursuivait. Bien que les frontières étaient réouvertes aux citoyens et résidents permanents des États-Unis répondant à tous les critères requis, il est très peu probable que les effets de cette réouverture se soient faits visiblement sentir durant la période de collecte des données du mois d’août.

 

Le faible taux de chômage nous indique que les besoins en main-d’œuvre ne sont pas pleinement comblés

 

Pour un deuxième mois consécutif depuis la pandémie, le taux de chômage en tourisme (4,9 %) est plus bas que celui du Québec (6,3 %) – données non désaisonnalisées. Cela signifie, soit que la vaste majorité des travailleurs du tourisme se sont trouvé un emploi (en tourisme ou ailleurs), soit qu’ils ont quitté le marché du travail ou encore qu’ils ne sont plus comptabilisés comme faisant partie du tourisme.

L’effritement de l’offre de main-d’œuvre est particulièrement évident lorsqu’on met en relation les emplois et les taux de chômage. On a vu en effet que le tourisme compte près de 100 000 emplois de moins qu’avant la COVID (août 2019 vs août 2021) et on observe ici que le taux de chômage est maintenant sensiblement le même qu’avant la COVID, soit de seulement 0,4 pts de pourcentage de plus (4,5 % versus 4,9%). Il nous apparaît donc que les données d’emploi ne donnent plus le reflet de la demande de main-d’œuvre en tourisme car toute la dimension des postes vacants se trouve obnubilée par l’effritement de l’offre de main-d’œuvre. Pour en mesurer l’ampleur, il nous faudra toutefois attendre la parution des données de l’Enquête sur les postes vacants et les salaires (EPVS) de Statistique Canada en décembre. Une chose est certaine cependant, des défis énormes sont à prévoir pour récupérer les importantes pertes en capital humain et remettre durablement l’industrie touristique sur les rails de la croissance.

 

Notes : 

  • Compte tenu des importantes fluctuations mensuelles de l’emploi en tourisme, le CQRHT utilise les données non désaisonnalisées. Pour cette raison, les informations peuvent varier de celles présentées par d’autres sources qui pourraient être basées sur les données désaisonnalisées.
  • Sources : Données de l’Enquête sur la population active (EPA) extraites par RH Tourisme Canada. Les extractions sont réalisées en fonction des code SCIAN d’industrie tel que défini par le Compte satellite du tourisme de Statistique Canada. Les codes d’industrie utilisés pour délimiter le tourisme sont composés des secteurs industriels qui cesseraient d’exister ou qui observeraient une baisse significative de leurs activités en conséquence directe de l’absence de touristes.

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