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On se fait souvent demander pourquoi les statistiques sur la main-d’œuvre ne sont pas toujours cohérentes d’une source à l’autre. Par exemple, pourquoi peut-on parfois lire qu’il y a 375 000 emplois en tourisme alors que d’autres sources nous disent qu’il y en a 402 000 et d’autres encore de 411 000, voire même plus? La réponse réside dans les années de référence utilisées mais aussi, et c’est là que ça devient plus compliqué, dans les bases de données consultées.

 

Une partie de la réponse se trouve dans les années de référence utilisées car, on le voit souvent, tout le monde ne cite pas toujours les données les plus récentes. Aujourd’hui, on remarque encore plus les différences, car le tourisme est en croissance et ça se répercute sur l’augmentation des emplois d’une année à l’autre.

 

L’autre élément de réponse se trouve dans les sources de données qui sont utilisées. En tourisme, nous utilisons trois principales sources de données pour parler de main-d’œuvre : l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM), le Module provincial-territorial des ressources humaines en tourisme (MPTRH) et l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH).

 

L’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de Statistique Canada est la base de données la plus complète. Il faut cependant savoir que cette enquête est basée sur l’autodéclaration des répondants et qu’elle ne recense pas le nombre d’emplois mais plutôt le nombre d’individus/travailleurs. Par exemple, il est possible qu’un répondant qui a travaillé une partie de l’année comme cuisinier soit comptabilisé une fois et que celui ou celle qui l’aura remplacé par la suite le soit aussi. On comptabilisera donc deux travailleurs qui ont travaillé comme cuisinier même si dans les faits ces deux travailleurs n’ont comblé qu’un seul emploi. Inversement, un poste non comblé ne sera pas comptabilisé puisqu’aucun travailleur n’y a été associé. C’est pour cette raison que, lorsqu’on s’appuie sur les données de l’ENM, il est préférable de parler de nombre de travailleurs dans l’industrie plutôt que de nombre d’emplois. On pourra dire par exemple que « le tourisme a fourni des emplois à 411 000 travailleurs en 2015. Fait à noter, les données de l’ENM sur le nombre de travailleurs inclut les travailleurs autonomes à moins d’indications contraires.

 

À l’Inverse, le Module provincial-territorial des ressources humaines en tourisme fournit des informations détaillées sur les emplois. L’information qui y est captée est basée sur les emplois annuels lesquels sont définis comme étant du « travail régulier tout au long de l’année quelques soit le nombre d’heures travaillées par semaine ». Un emploi qui ne dure que quelques mois est calculé en fonction de la fraction du temps qui a été travaillé durant l’année. Selon le module, le nombre d’emplois en 2015 était d’environ 375 000, incluant les travailleurs autonomes. La dernière mise à jour du Module date de 2015. Compte tenu de l’importance d’avoir des données à jour sur les emplois, le Ministère du Tourisme du Québec, en s’appuyant sur les données de l’Enquête sur la population active (EPA) et de l ’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures travaillées (EERH) a extrapolé les données 2015 du Module afin de pouvoir estimer le nombre total d’emplois en tourisme en 2017. Aujourd’hui, cette source est la plus universellement utilisée en tourisme : elle nous informe qu’il y avait en 2017  402 000 emplois incluant les travailleurs autonomes.

 

Une autre source de données est l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures travaillées (EERH) qui est mise à jour chaque année. Cette enquête est basée sur le dossiers administratifs de tous les établissements ayant des salariés et qui sont sur le Registre des entreprises.  L’EERH fournit les données sur le nombre de salariés; elle ne comprend pas donc pas les travailleurs autonomes. En 2018, le nombre de salariés en tourisme était estimé à 375 538.

 

La question se pose : compte tenu de toutes ces sources, ne serait-il pas plus simple de s’en tenir à une seule?  Ce serait bien évidemment la meilleure solution mais le fait est que chacune de ces bases de données fournissent à leurs façons des informations différentes. Certaines vont jusqu’à un niveau de détails très utiles au plan des industries, d’autres offrent plus de détail au plan des professions. D’autres encore fournissent des données sur les revenus d’emplois, le nombre de semaines travaillées, le profil des travailleurs, etc… Malheureusement, pour avoir accès à toutes ces données et fournir une information complète sur le marché du travail, nous n’avons pas le choix de consulter plus d’une base de données. L’important est de rester vigilants quant aux caractéristiques distinctives de chacune de ces bases de données et d’exercer beaucoup de précaution avant de les mettre en relation.    

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