Principaux changements (2017-2018)
Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre (FDRCMO)
Dans le contexte actuel de rareté de main-d’œuvre, le développement des compétences du personnel est souvent une des clés majeures pour assurer la continuité des opérations dans l’entreprise. L’industrie touristique n’échappe pas à ce constat.
Le FDRCMO a soutenu, au fil des ans, de nombreux projets collectifs de formation, dont plusieurs en tourisme. L’édition 2017-2018 comporte de nouvelles règles. L’une d’entre elles concerne l’élargissement de la définition de promoteur collectif admissible. En effet, les associations d’employeurs peuvent désormais déposer directement des projets. Il n’est donc plus nécessaire d’être membre d’une des associations présentes au conseil d’administration de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) pour déposer à titre de promoteur collectif. Cela ouvre la porte à toutes les associations touristiques (AT). Par contre, ces dernières devront obligatoirement obtenir un avis favorable du CQRHT à titre de comité sectoriel. C’est pourquoi il leur est fortement recommandé d’associer rapidement le CQRHT dans le design du projet pour ne pas arriver à la fin et risquer de recevoir un avis défavorable, parce que non conforme.
Voici une brève présentation des principaux changements survenus dans l’offre de programmes de subvention en matière de formation[1]. Certains d’entre eux s’adressent avant tout aux associations d’entreprises, qui pourraient trouver ici des moyens de répondre aux besoins de leurs membres; les entreprises membres, quant à elles, pourraient souhaiter faire valoir leurs besoins auprès de leurs associations.
Comme l’article qui suit porte davantage sur les modifications apportées à l’offre de programmes de subvention en matière de formation du FDRCMO, nous vous invitons à télécharger et à consulter le programme 2017-2018 complet.
Programme de subvention : Soutien collectif à l’adéquation formation-emploi
Ce programme s’adresse à des promoteurs dits collectifs (associations d’entreprises), c’est-à-dire des organismes existants dont les actions touchent plusieurs entreprises et personnes en emploi[2]. Il comprend quatre volets :
- La formation de base et l’alphabétisation
Les projets doivent soutenir l’amélioration des compétences de base, soit apprendre à lire, à écrire et à compter. Ils ont pour but de favoriser l’adaptation du personnel visé aux changements technologiques et organisationnels, leur maintien en emploi ou leur polyvalence.
- La francisation des milieux de travail
Les projets visent les personnes en emploi, parlant peu ou pas du tout français, et qui doivent acquérir cette compétence pour garder leur emploi ou améliorer leur mobilité ou leur polyvalence. Le but est de permettre aux personnes visées d’apprendre à lire, à écrire, à compter et à communiquer en français, pour atteindre le niveau en langue seconde correspondant à un diplôme d’études secondaires (DES).
- La formation continue en entreprise
Ces projets visent le rehaussement des compétences ou le développement de nouvelles compétences. Ils doivent permettre d’améliorer la mobilité interne ou externe des travailleurs formés, et être liés à l’exercice des fonctions actuelles ou futures du personnel formé. Ils peuvent porter sur l’élaboration du contenu ou sur sa diffusion.
- Le développement des compétences au moyen de stages rémunérés en entreprise
Les projets offrent aux entreprises connaissant des difficultés de recrutement de personnel qualifié la possibilité de former en milieu de travail les personnes embauchées dans le cadre d’un stage structuré. Tout en répondant aux besoins des entreprises, ils aident de façon particulière les personnes sous-représentées sur le plan de l’emploi, parmi lesquelles on retrouve notamment des travailleurs expérimentés, des personnes immigrantes, des autochtones et des personnes handicapées, pour lesquels on observe toujours des taux d’emploi plus faibles et des taux de chômage plus élevés que ceux de l’ensemble de la population, ainsi que la clientèle des programmes d’assistance sociale.
Paramètres financiers, nouveautés et précisions
Rappel des frais admissibles. De façon générale, à certaines conditions et selon les volets du programme, les frais suivants peuvent être remboursés : honoraires des experts et des formateurs, salaires des participants; frais de déplacement et de séjour; matériel didactique; location de locaux et d’équipements… Le taux de remboursement varie selon les volets et les activités, de 50 % à 100 %, ou encore en mode dégressif.
Quelques nouveautés.
- Choix du formateur. Désormais sous la responsabilité du promoteur. Cette mesure permet de rendre les projets recevables sans que les formateurs ou les promoteurs ne détiennent de numéro d’agrément. Ce choix doit cependant être approuvé par la Direction du soutien au développement de la main-d’œuvre (DSDMO).
- Honoraires professionnels. Désormais barème maximal de 150 $/heure, plus taxes (et non plus incluant les taxes).
- Travailleurs autonomes. Désormais admissibles lorsqu’ils se joignent à une cohorte de personnes salariées. Exceptionnellement, une cohorte de travailleurs autonomes peut être admissible si le projet vise un secteur principalement composé de travailleurs autonomes. Seuls les frais de formation leur sont remboursés.
- Travailleurs étrangers temporaires. Désormais admissibles s’ils détiennent un permis de travail temporaire.
Utilisation des technologies numériques comme outil d’apprentissage.
La pertinence d’utiliser cet outil d’apprentissage doit être démontrée. Se rattachant à l’un des quatre volets du programme, le projet doit prévoir l’accompagnement du participant et un suivi de son apprentissage de manière à rendre compte de façon détaillée de l’atteinte des résultats. Partant du principe qu’une formation en ligne autonome ne donne pas de résultats probants si elle ne comporte pas de suivi, ce mode de formation doit être une composante d’un plan global, d’un parcours de formation traditionnelle auquel se greffent quelques capsules de formation en ligne.
Stages rémunérés en entreprise
Développement des compétences au moyen de stages rémunérés en entreprise
Les personnes disponibles à l’embauche nécessitent de plus en plus d’encadrement et de support pour en faire des employés productifs et rentables. Ce programme offre aux entreprises connaissant des difficultés de recrutement de personnel qualifié la possibilité de former en milieu de travail les personnes embauchées dans le cadre d’un stage structuré.
Pour être éligibles, les entreprises acceptent d’embaucher, au terme du processus de recrutement habituel de l’entreprise, des personnes sous-représentées sur le plan de l’emploi (parmi lesquelles on retrouve notamment des travailleurs expérimentés, des personnes immigrantes, des autochtones et des personnes handicapées, pour lesquels on observe toujours des taux d’emploi plus faibles et des taux de chômage plus élevés que ceux de l’ensemble de la population, ainsi que la clientèle des programmes d’assistance sociale) qui ne possèdent pas les qualifications requises pour les postes à combler. De plus, ces entreprises sont d’accord pour offrir à ces personnes une période d’apprentissage dans le cadre d’un stage à temps plein structuré et rémunéré aux conditions salariales en vigueur dans l’entreprise pour qu’elles acquièrent les compétences liées au poste.
Nouveautés. Le temps de recrutement des entreprises et des stagiaires peut désormais être remboursé par le FDRCMO. On compte généralement entre 5 et 10 heures par stagiaire. Cette mesure tient compte du fait que malgré les difficultés de recrutement dues à la rareté de main-d’œuvre, ça prend quand même pas mal de temps pour convaincre les entreprises… et le recrutement des stagiaires n’est pas à sous-estimer non plus, car la clientèle disponible à l’emploi ne court pas les rues…
[1] Outre le FDRCMO, il existe une autre instance d’accès à des subventions aux entreprises en matière de formation, soit Emploi-Québec, qui gère le programme MFOR.
[2] Le FDRCMO comporte également un programme de subvention « Soutien régionalisé à l’adéquation formation-emploi ». Ce programme s’adresse aux entreprises individuelles, en complémentarité avec les mesures d’Emploi-Québec destinées aux entreprises. Il est déployé par le réseau d’Emploi-Québec.