Rareté de main-d’oeuvre et compétitivité accrue, le secteur touristique traverse actuellement une période de turbulences. L’incertitude est souvent palpable et la prise de décision se complexifie. Dans ce contexte, la pratique d’un leadership mobilisateur s’avère essentielle. Ne rien faire et attendre que la tempête passe est la recette parfaite pour démobiliser les troupes.
Un leadership accessible à tous
Je demande souvent aux gestionnaires de me nommer leur exemple de leader mobilisateur. J’obtiens généralement: Barack Obama, Nelson Mandela, Martin Luther King, Steeve Jobs… Cette vision idéalisée du leadership met cependant la barre bien haute pour les dirigeants… ne trouvez-vous pas?
Un gestionnaire n’a pas besoin d’avoir des caractéristiques personnelles extraordinaires pour être perçu comme mobilisateur par les membres de son équipe. Les études démontrent que les gestionnaires qui inspirent le plus sont ceux qui ont une grande considération pour leurs collaborateurs.
L’adage dit que celui qui écoute deviendra celui qu’on écoute.
Le leadership mobilisateur favorise l’engagement et la fidélisation des employés, ce qui en fait un allier extrêmement puissant par les temps qui courent. Les employés accordent aussi une grande importance à la capacité du leader à évoluer et à se remettre en question.
Le leader qui aspire à transformer son milieu
doit démontrer qu’il a la capacité de se transformer lui-même.
Pour éviter l’effet domino
Un leader mobilisateur rassemble les énergies de tous pour agir dans un but commun. Pour ce faire, il doit tout d’abord rassembler ses propres énergies et se mobiliser. Les moments de turbulences peuvent cependant mettre à rude épreuve la santé physique et psychologique tout en menaçant l’énergie du leader.
Un dirigeant qui présente des signes de détresse verra une détérioration de sa performance. La diminution de son engagement et un leadership amoindri auront évidemment un impact négatif sur la performance des employés qu’il supervise. Difficile d’être mobilisé et mobilisant lorsque l’on est vidé.
En période de turbulences, rappelez-vous ces consignes de sécurité : mettez d’abord votre propre masque à oxygène, puis aidez les autres personnes ensuite. Pour être un bon leader, vous devez aussi apprendre à prendre soin de vous (alimentation, relaxation, activité physique).
Clarifier sa vision en plein brouillard
Un premier piège guette donc le dirigeant qui traverse la tempête : le découragement. Lorsqu’une personne fait face à un défi, deux scénarios se dessinent: se laisser envahir par les tracas ou clarifier sa vision.
Source : Meilleures pratiques d’affaires (MPA). Ministère du développement économique, de l’innovation et de l’exportation (MDEIE). Manuel de formation : Le leadership et la mobilisation des personnes.
Imaginez une excursion en eaux vives, votre guide partage aux clients ses incertitudes, se plaint des conditions difficiles, de son état de santé, de sa charge de travail et même de l’équipage. On imagine bien la réaction des clients, envahis par l’inquiétude. Ils quitteraient dès que possible l’embarcation. Le dirigeant doit lui aussi conserver la confiance de ses employés et maîtriser son dialogue intérieur, au risque de voir déguerpir son équipage.
Lorsque les employés vivent des moments plus difficiles, ceux-ci trouvent généralement un soutien psychologique auprès de leurs collègues et de leur superviseur. Qu’en est-il de l’entrepreneur ? En tant qu’humain, le gestionnaire a les mêmes besoins fondamentaux que ses employés : être soutenu, écouté et accompagné.
Il est donc primordial de trouver un espace sécuritaire pour partager ce qui est vécu tout en s’outillant. Le coaching, le mentorat et les groupes de codéveloppement sont des espaces bienveillants qui permettent de réfléchir et de se ressourcer.
À ramer seul, on fait souvent naufrage
Une fois mobilisé, un deuxième piège guette notre leader : porter seul la vision de l’entreprise. On ne le dira jamais assez, la mobilisation est un phénomène COLLECTIF. Bien des dirigeants portent inconsciemment tout sur leurs épaules. Malheureusement ce faisant ils empêchent aussi l’appropriation et la responsabilisation de leur équipe. Une gestion plus collaborative peut être une bonne façon de mobiliser le personnel et affronter la tempête. Faut-il revoir l’organisation du travail? Recruter de nouveaux employés? Réinventer vos produits? Impliquez vos employés et osez gérer autrement.
Finalement, agir en leader mobilisateur c’est montrer l’exemple, puis contaminer son équipe de son énergie positive. Pour ce faire, il faut entretenir notre propre flamme, se ressourcer, tenir le gouvernail et se donner les outils pour apprendre à naviguer en équipe dans la tempête.
Vous trouverez d’autres conseils pratiques pour mobiliser votre équipe ici.
Références :
Boudrias, Jean-Sébastien et Brunelle, Éric, Qui sont les leaders transformationnels ? Revue Gestion 2015/2 Vol. 40, pages 27 à 29
Raymond Chabot Grant Thornton, Miser sur le leadership en contexte de pénurie de main-d’oeuvre. paru dans lapresse.ca le 17 septembre 2017
Ministère du développement économique, de l’innovation et de l’exportation (MDEIE). Manuel de formation : Le leadership et la mobilisation des personnes. Meilleures pratiques d’affaires (MPA).