Au cours des dernières semaines, nous vous avons présenté des articles de blogue qui émanent d’un rapport sur la productivité en tourisme rédigé par Clément Le Dily, coordinateur veille et connaissance stratégique, pour le compte du CQRHT. Après avoir présenté les différents aspects de la productivité du tourisme, il semble logique de s’attarder sur les moyens l’améliorer la productivité.
L’amélioration de la productivité est un objectif essentiel pour les entreprises et les industries, et il existe de nombreuses approches pour améliorer cette productivité. Pour le tourisme, comme pour toutes les autres industries, la transformation numérique est une étape cruciale pour faciliter l’amélioration de la valeur ajoutée des tâches prises en charge par les employés de nos secteurs touristiques. Aujourd’hui, seulement 36% des entreprises du tourisme ont amorcé leur virage numérique, et de nombreuses entreprises y voient plus une source de stress et de dépenses superflues qu’un moyen d’améliorer leur rentabilité. Cependant, ceux qui ont fait cet effort y trouvent des opportunités d’optimisation, puisque 27% rapportent utiliser de nouvelles technologies pour automatiser certains processus répétitifs.
Il est cependant primordial de reconnaître qu’avec la transformation numérique vient un besoin d’adaptation et de formation, qui est d’ailleurs une autre dynamique porteuse de l’amélioration de la productivité. En plus de cela, former les travailleurs et augmenter la densité des compétences dans les secteurs touristiques demande d’arriver à conserver ces compétences au sein de nos industries. En d’autres termes, améliorer la productivité demande également d’augmenter la rétention des travailleurs, et de réduire la volatilité de la rotation de la main-d’œuvre.
Finalement, on peut aussi mentionner la saisonnalité, qui a toujours été un défi majeur pour la productivité du travail dans les secteurs du tourisme. Le renouvellement annuel répété des travailleurs saisonniers pourvoit au tourisme une main-d’œuvre certes peu onéreuse, mais ne permet pas de construire un bassin de compétences suffisant pour améliorer la productivité. En plus de cela, dans un souci de rétention, de nombreuses entreprises se voient obligées de conserver des emplois toute l’année malgré un besoin réduit en dehors des périodes de haute-saison. Ainsi, réduire la saisonnalité, ou mettre en place des initiatives pour atténuer ses effets est une étape essentielle dans l’amélioration de la productivité. Des initiatives comme la plateforme de partage de la main-d’œuvre du CQRHT « Boomerang » devraient logiquement contribuer à rendre les industries du tourisme plus compétitives, plus attractives et moins dépendantes des problématiques du marché du travail québécois.
Les différentes dynamiques mentionnées ici représentent des étapes essentielles dans la transformation des secteurs du tourisme. Fournir des efforts pour améliorer la productivité du tourisme n’est pas uniquement une option à la disposition des professionnels et des gestionnaires de la province, mais un devoir lié à la volonté de faire rayonner les nombreuses destinations touristiques du Québec, aussi bien localement qu’à l’international.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur la productivité du tourisme, n’hésitez pas à consulter le rapport complet sur la productivité et nos autres articles sur le sujet.
État de la situation – Octobre 2024
Le tourisme au Québec comptait ce mois-ci 25 400 emplois de moins qu’en août dernier et quelque 35 200 emplois de moins qu’à pareille date l’an dernier. Bien que la diminution des emplois fût à prévoir avec la fin de la haute saison, il n’empêche que ces chiffres témoignent de la très grande difficulté de l’industrie touristique à récupérer la main-d’œuvre qu’il a perdue durant la pandémie.
