Les tendances de l’été 2024

Avant de débuter

L’Enquête sur la population active (EPA), réalisée par Statistique Canada, offre des estimations mensuelles sur l’emploi au sein des différentes industries canadiennes. Chaque mois, l’EPA interroge environ 56 000 ménages, soit l’équivalent de 100 000 individus. Les données présentées ici sont une compilation spéciale des données de l’EPA par le CQRHT.
Dans le contexte du tourisme au Québec, l’emploi total fait référence au nombre total de travailleurs recensés dans l’industrie du tourisme, incluant à la fois les emplois permanents et saisonniers, et couvrant tous les secteurs tels que la restauration, l’hébergement, les loisirs, et les services connexes. L’emploi total est calculé sur une base mensuelle ou annuelle.
Le taux de chômage fait référence au pourcentage de travailleurs qui, bien qu’étant disponibles et en capacité de travailler, ne trouvent pas d’emploi dans l’industrie du tourisme à un moment donné. Ce taux est calculé en fonction du nombre total de chômeurs dans le secteur par rapport à la population active totale du tourisme. Le taux de chômage peut fluctuer en fonction des saisons touristiques.
Les données présentées dans cette fiche d’information sur le marché du travail incluent les secteurs suivants :
– Hébergement : Ce secteur inclut les hôtels, motels, auberges et autres services d’accueil pour les touristes.
– Loisirs et Divertissements : Ce secteur regroupe les activités de loisirs, parcs d’attractions, et autres formes de divertissement pour les visiteurs.
– Restauration : Ce secteur couvre les restaurants, cafés, bars et autres services alimentaires destinés aux touristes.
– Services de voyage : Ce secteur concerne les agences de voyages, tour-opérateurs et autres services liés à l’organisation de voyages.
– Transport de personne : Ce secteur englobe les services de transport des touristes, incluant l’aviation, le train, les autobus et autres moyens de déplacement.

Évolution de l’emploi total dans le tourisme au Québec (x1000)

Les années fortement impactées par la Covid-19 ne sont pas disponibles.
Globalement, l’été 2024 présente des tendances « normales » pour le tourisme, avec une augmentation rapide du nombre d’emplois dans l’industrie entre le mois d’avril et le mois de juillet due notamment à l’apport d’emplois saisonniers, avec un pic prévu en juillet.
Il y aurait ainsi plus de travailleurs recensés dans le tourisme en juin 2024 qu’en juin 2023, et un rattrapage presque complet sur le nombre d’emplois de juin 2019.
Ce graphique est également indicatif d’une proportion relativement élevée d’emplois « à l’année », avec en moyenne plus d’emplois dans le tourisme en 2023 qu’en 2019 en saison basse (mars-avril-mai).
Les efforts de l’industrie pour réduire les effets de la saisonnalité sur l’emploi total moyen du tourisme semblent donc porter leurs fruits.

Comparaison de l’emploi total du tourisme au Québec (x1000) par tranche d’âge entre juin 2023 et juin 2024

La distribution des emplois du tourisme dans les différents groupes d’âge ne varie que très peu, et les tendances observées en juin 2023 se confirment en juin 2024.
Il y a une prédominance de travailleurs âgés de 15 à 24 ans, avec 32,8 % des emplois du tourisme.
Les 25-34 ans représentent la tranche d’âge ayant gagné le plus de travailleurs entre 2023 et 2024, avec 18 000 travailleurs en plus en 2024.
Les 55-64 ans représentent la tranche d’âge ayant perdu le plus de travailleurs entre 2023 et 2024, avec 12 000 travailleurs en moins en 2024.
La proportion de jeunes travailleurs pour les mois de juin dans le tourisme peut être attribuée en partie aux effets de la saisonnalité.

Répartition de l’emploi du tourisme au Québec par genre entre avril 2023 et juin 2024 (x1000)

Les données sur la répartition démographique des travailleurs du tourisme restent très similaires entre juin 2023 et 2024 pour la répartition selon le genre, avec une légère augmentation de l’emploi total pour les hommes et les femmes dans le tourisme.

Il semble que l’emploi des femmes soit plus sensible aux dynamiques saisonnières que l’emploi des hommes qui reste relativement constant tout au long de l’année.
Malgré un nombre global d’hommes plus élevé dans le tourisme toute l’année, la proportion de femmes dans les emplois saisonniers est plus importante que la proportion d’hommes.
Le nombre d’emplois occupé par des femmes dans le tourisme au Québec a vu une variation maximum de 58 000 travailleuses entre les saisons estivales 2023 et 2024, pour une variation maximum de seulement 26 000 travailleurs chez les hommes.
On observe une différence d’amplitude importante entre les variations du nombre d’emplois chez les hommes et les femmes dans le tourisme. Entre avril 2023 et juin 2024, l’amplitude absolue de l’emploi dans le tourisme pour les femmes était de 58 600 emplois alors que cette même variation chez les hommes était de 25 800. On peut donc établir que l’amplitude de variation du nombre d’emplois sur la période observer est plus de deux fois plus forte chez les femmes (56% de différence).

Comparaison du taux de chômage du tourisme en juin au Québec entre 2023 et 2024

S’il y a une différence aussi importante entre l’emploi total des hommes et des femmes dans le tourisme, c’est parce que cette compilation des données de l’EPA par le CQRHT inclut le secteur des transports de personne, ou les hommes y sont surreprésentés par rapport aux femmes. Les autres secteurs du tourisme voient des différences bien moins larges entre l’emploi total des hommes et celui des femmes.
Pour le mois de juin, l’année 2023 voyait un taux de chômage significativement plus élevé qu’en 2024, avec un demi-point de différence entre les deux (9,2 % de différence).
En plus de cela, on observe une baisse notoire du chômage dans le tourisme entre avril et juin 2024 (voir graphique précédent). Cette baisse du chômage dans le tourisme fait contraste avec l’augmentation du gain du chômage global au Québec de 0,6 point (à 5,7 %) et de celui du Canada de 0,2 (à 6,4 %) selon l’enquête sur la population active de Statistique Canada. En plus de cela, si l’on compare les chiffres du chômage global de juin 2023 et de juin 2024, on observe un taux de chômage en baisse de 1,2 point au Québec et de 1 point au Canada. Pour le mois de juin, les dynamiques du chômage au Québec sont inversées par rapport au chômage global, qu’il soit québécois ou canadien.
On observe également une diminution importante du nombre de postes vacants dans le tourisme entre le premier trimestre 2023 et le premier trimestre 2024, et pour toutes professions les plus représentées dans le secteur : des serveurs au comptoir, aux préposés à l’entretien, en passant par les réceptionnistes d’hôtels et les cuisiniers.
Constance relative du taux de chômage en restauration avec une baisse notable en juin qui coïncide avec le début de la saison touristique estivale.
Globalement, le taux de chômage du tourisme atteint son niveau le plus élevé en avril (6,90 %), et son niveau le plus bas en juin (4,90 %), probablement à cause de la prévalence des emplois saisonniers pendant la saison estivale, et l’absence de ces mêmes emplois pendant la saison basse.
Les effets de la saison estivale commençant en mai, et se renforçant en juin, où les taux de chômage atteignent tous leurs niveaux les plus bas observés pour l’instant en 2024. Si les tendances des années précédentes se confirment en 2024, le taux de chômage minimum du tourisme ainsi que le nombre d’emplois total le plus élevé devrait être atteint en juillet.

Emploi du tourisme par mois, par secteur en 2024 (x1000)

Le secteur de la restauration a le nombre d’emplois le plus élevé tout au long de la période, commençant à 197,3 milliers en janvier 2024 et augmentant régulièrement pour atteindre 217,8 milliers en juin 2024.
Pour la restauration et le secteur des services de loisirs et de divertissement, on observe un impact fort de la saisonnalité avec une différence importante du nombre d’emplois entre les mois de janvier 2024 et juin 2024.
Les autres secteurs présentés connaissent peu de variation dans leurs emplois totaux au cours de l’année et apparaissent moins sujets aux dynamiques liées à la saisonnalité du tourisme au Québec.

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