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L’hôtellerie fait face à d’importants enjeux liés à la rareté de main-d’œuvre. Rose-Anne Gabriel, directrice de l’entretien ménager à l’Hôtel Alt Montréal, parle ici de sa stratégie auprès des nouveaux arrivants, qui lui permet de relever le réel défi du recrutement.

« L’entretien ménager est un travail difficile physiquement, admet Rose-Anne Gabriel. Ce n’est pas pour tout le monde. Beaucoup de travailleurs qui commencent choisissent d’arrêter après quelques semaines, épuisés. »

Comme la directrice ne peut modifier les tâches liées au poste — après tout, les bains doivent être frottés, les draps changés et l’aspirateur passé —, elle a choisi de miser sur l’optimisation des conditions de travail de la vingtaine d’employés à temps plein, à temps partiel et sur appel de cet hôtel du Groupe Germain.

Portrait de la main-d’œuvre

Ce sont environ 90 % des postes de préposés aux chambres du Alt Montréal qui sont occupés par des travailleurs originaires de la Côte d’Ivoire, du Kenya ou d’Haïti. Bien qu’ils soient majoritairement surqualifiés, ces employés ne bâclent pas le travail pour autant.


Leur détermination à réussir m’impressionne toujours. Très travaillantes, les préposées n’ont qu’un seul but en tête: bien faire les choses. Leur cheminement démontre une capacité d’adaptation exemplaire.

– Rose-Anne Gabriel

L’hôtel ne reçoit aucune subvention pour embaucher des travailleurs immigrants. Ceux-ci s’imposent plutôt comme choix de prédilection pour la qualité de leur service. Rose-Anne Gabriel n’hésite donc pas à solliciter des organismes qui viennent en aide aux nouveaux immigrants pour combler ses besoins en ressources humaines. Le programme de réinsertion de Renaissance s’avère aussi un outil précieux pour dénicher les perles rares qui compléteront l’équipe.

À l’écoute de leurs besoins

Outre leur dévouement, les préposées aux chambres partagent surtout un statut de mère, ce qui influence les conditions de travail qu’elles recherchent.

Elles ont non seulement envie d’un emploi stable pour subvenir aux besoins de leur famille, mais celui-ci doit aussi leur offrir une certaine flexibilité: elles doivent être en mesure d’aller conduire ou chercher leurs enfants à la garderie et à l’école. 

– Rose-Anne Gabriel

Alt Montréal propose donc des quarts de travail de quatre heures, en plus des blocs complets de huit heures. Les quelques étudiants qui travaillent au Alt profitent des mêmes quarts écourtés, ce qui facilite la conciliation école-travail.

Une seconde famille

Selon Rose-Anne Gabriel, l’ambiance de l’hôtel est responsable en bonne partie de sa rétention exceptionnelle auprès des préposés à l’entretien.

Le travail est exigeant et routinier: on fait du coup l’effort d’organiser plusieurs journées spéciales, par exemple la journée de la famille, pour cultiver un climat de travail agréable. 

– Rose-Anne Gabriel

L’hôtel prône ainsi des valeurs familiales et d’entraide, qui sont fortement valorisées par les travailleurs de ces communautés culturelles, en plus de faire l’unanimité. En résulte un fort sentiment d’appartenance.

Selon la gouvernante d’Alt Montréal, la loyauté des travailleurs immigrants facilite énormément leur rétention: s’ils sont bien — la mission de Rose-Anne Gabriel —, ils resteront et ne chercheront pas à aller travailler chez un concurrent, même s’ils sont approchés.

« J’ai la meilleure équipe à Montréal, clame Rose-Anne Gabriel, convaincue. Non seulement mes employés travaillent bien, mais ils arrivent tous avec un sourire sincère aux lèvres. »

Par besoin, ces travailleurs choisissent un métier difficile. Mais grâce aux conditions et à la gestion humaine du Alt Montréal, les préposés choisissent d’y rester… avec plaisir! Une stratégie gagnante qui fait en sorte que le travail ardu de recrutement n’est pas toujours à recommencer. 

À lire en complément : Travailleurs immigrants dans l’industrie du tourisme : un portrait 

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