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L’AUGMENTATION DES EMPLOIS A PLAFONNÉ EN JUILLET, PROBABLEMENT À CAUSE DU MANQUE DE MAIN-D’OEUVRE

 

Note : En raison de l’interruption de la parution de l’infolettre durant la période estivale, notre analyse porte sur deux mois, soit juin et juillet.


Le tourisme compte en juillet quelque 7 600 emplois de moins que l’an dernier [1]
, une donnée surprenante compte tenu de l’achalandage accru dans les établissements touristiques cet été, et ce, non seulement en région mais aussi dans les centres urbains. On peut donc penser que cette diminution des emplois pourrait s’expliquer, non pas par la baisse des besoins en main-d’œuvre, mais plutôt par une diminution de l’offre de main-d’œuvre. C’est ce que nous verrons un peu plus loin.

 

Emplois en tourisme, de janvier 2019 à juillet 2021, non désaisonnalisés, Québec

 

Juin 2021 : De mai à juin, le tourisme a marqué une augmentation des emplois de 63 000, soit de 20 %. Cette augmentation va de pair avec celles observées dans les secteurs de l’hébergement (+22 %), de la restauration (+24 %) et des loisirs et divertissements (+ 29 %).

 

Juillet 2021 : La forte poussée des emplois en juin n’a pas été soutenue en juillet, probablement en raison du manque de main-d’œuvre (voir la discussion plus bas sur les taux de chômage). De juin à juillet, les emplois en tourisme n’ont augmenté que de 4 % (+15 000). Le tourisme se retrouve donc cette année avec moins d’emplois en juillet qu’à pareille date l’an dernier (- 8 000; – 2 %), une observation qui s’applique aussi à l’hébergement (-22 %), aux services de voyages (-25 %) et au transport des personnes (- 5 %).

Comparaison prépandémie : Le tourisme compte en juillet près de 100 000 emplois de moins qu’avant la pandémie. Aucun secteur du tourisme n’a regagné son niveau prépandémie. L’hébergement demeure le secteur le plus fortement affecté avec 46 % d’emplois de moins. La restauration compte le plus grand nombre d’emplois perdus depuis la pandémie (29 400). En termes de pourcentage cependant, c’est le secteur du tourisme dont le niveau d’emplois se rapproche le plus de son niveau prépandémie avec « seulement » 14 % moins d’emplois ce mois-ci qu’en juillet 2019.

[1] Ces données sont tirées de L’Enquête sur la population active (EPA) réalisée tous les mois par Statistique Canada. La période de référence s’étend du 13 au 19 juin 2021 pour le mois de juin et du 11 au 17 juillet pour le mois de juillet. Durant cette période, le déconfinement progressif amorcé le 8 février se poursuivait. Les frontières étaient toutefois toujours fermées.

 

Le faible taux de chômage pourrait indiquer que les besoins en main-d’œuvre ne sont pas pleinement comblés

 

Pour la première fois depuis la pandémie, le taux de chômage en tourisme est plus bas que celui du Québec (2 points de pourcentage plus bas – données non désaisonnalisées). Cela signifie que la vaste majorité des travailleurs du tourisme se sont trouvé un emploi (en tourisme ou ailleurs). Cette bonne nouvelle l’est cependant bien moins pour les employeurs du tourisme.

En effet, le bas taux de chômage en tourisme (plus bas encore qu’en juillet 2019) montre que le bassin de travailleurs en tourisme diminue. On peut donc présumer que le niveau d’emplois en tourisme aurait été plus élevé si la main-d’oeuvre avait été au rendez-vous. Pour s’en assurer, il nous faudra toutefois attendre la parution des données de l’Enquête sur les postes vacants et les salaires (EPVS) de Statistique Canada en décembre.

 

Notes : 

  • Compte tenu des importantes fluctuations mensuelles de l’emploi en tourisme, le CQRHT utilise les données non désaisonnalisées. Pour cette raison, les informations peuvent varier de celles présentées par d’autres sources qui pourraient être basées sur les données désaisonnalisées.
  • Sources : Données de l’Enquête sur la population active (EPA) extraites par RH Tourisme Canada. Les extractions sont réalisées en fonction des code SCIAN d’industrie tel que défini par le Compte satellite du tourisme de Statistique Canada. Les codes d’industrie utilisés pour délimiter le tourisme sont composés des secteurs industriels qui ceseraient d’exister ou qui observeraient une baisse significative de leurs activités en conséquence directe de l’absence de touristes.

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