Au cours des prochaines semaines, nous vous présenterons des articles de blogue qui émanent d’un rapport sur la productivité en tourisme rédigé par Clément Le Dily, ancien étudiant à la maîtrise en développement du tourisme, pour le compte du CQRHT. Pour bien comprendre la productivité appliquée au tourisme, ce deuxième article s’attarde sur la mesure de la productivité.
Malgré les différences d’objectifs et de processus de production, on mesure la productivité de la même manière pour les industries de services et pour les industries manufacturières.
Mesurer la productivité de manière formelle requiert d’avoir accès à certaines informations comme le nombre d’heures travaillées, les salaires, et certaines données administratives comme le BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements).
La productivité peut s’attacher à différents intrants : on peut mesurer la productivité du travail (comme c’est le cas en tourisme), mais d’autres industries vont être particulièrement intéressées par la productivité des machines ou des matières premières, par exemple.
Pour les industries de service, on mesure la productivité du travail, car le nombre d’heures travaillées représente souvent l’intrant principal des entreprises pourvoyeuses de service. Cette mesure existe à plusieurs niveaux. Il existe des mesures sectorielles, industrielles et provinciales qui sont les mesures « macroéconomiques » analysées et utilisées dans les rapports du CQRHT ou du gouvernement, par exemple, mais la productivité se mesure également à l’échelle d’une entreprise, ou d’une opération.
En termes pratiques, la productivité peut être vue par les professionnels de trois manières différentes :
– La productivité théorique : C’est la productivité maximum atteignable dans un système de production, à condition que tous les facteurs de production soient à capacité nominal.
– La productivité réelle : C’est la productivité mesurée du système de production fonctionnant avec les conditions et limites présentes au moment de la mesure.
– La productivité de référence : C’est la productivité la plus élevée atteinte dans les conditions réelles typiques du système de production concerné par la mesure.
La mesure de la productivité peut être modulable, en fonction des besoins et des variables de celui qui cherche à en faire la mesure. Mesurer la productivité peut au premier abord, paraitre particulièrement complexe et hors de portée, mais n’est pas obligatoirement une mesure formelle exprimant un résultat en dollar. En hébergement, on peut tout à fait mesurer la productivité des chambres ou d’un département par exemple. La seule notion primordiale lors d’un calcul de la productivité, c’est la division des extrants par des intrants. Au-delà de cette idée, la valeur de cette mesure réside surtout dans sa régularité, et donc dans sa capacité à exprimer des tendances ou à mettre en lumière les effets de potentiels changements opérationnels.
Mesurer la productivité n’est pas chose courante dans les différents secteurs du tourisme, mais c’est une étape essentielle dans l’amélioration de la productivité du tourisme québécois. Dans le contexte actuel d’augmentation des couts d’opération et des prix, améliorer l’efficience opérationnelle du tourisme ne constitue plus seulement une opportunité, mais devient crucial pour la pérennité des actifs de nos entreprises.
Si vous voulez en savoir plus sur la productivité en tourisme, n’hésitez pas à consulter le rapport complet et nos autres articles sur le sujet.