Avec l’objectif de définir la formation professionnelle de demain, le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport a sollicité au cours des derniers mois les idées innovantes dans le cadre d’une large consultation à laquelle ont été conviés, notamment, les comités sectoriels de main-d’œuvre.
Le CQRHT est très heureux d’avoir pu apporter son expertise et sa connaissance de la réalité terrain de l’industrie touristique à la table. Nous vous présentons donc ici quelques-unes des recommandations que nous avons faites dans notre mémoire transmis au Ministre.
Modes de formation novateurs
Les projets de développement de formations en ligne, de formations à distance et de webinaires, présentés comme la voie de l’avenir, se multiplient d’un centre de formation professionnelle (CFP) à l’autre, mais les résultats sont parfois mitigés.
Le CQRHT recommande donc que le Ministère mette en place, en soutien aux CFP, un réel centre d’expertise collective constitué d’experts et de conseillers, afin d’accompagner les développeurs dans la création des produits de formation, notamment au point de vue de la pédagogie.
Alternance travail-études
Du côté de l’alternance travail-études, une autre formule globalement gagnante, nous pensons toutefois qu’il est important d’habiliter les entreprises à devenir des milieux d’apprentissage efficaces. Cette préoccupation devrait être intégrée aux programmes en place, et les personnes responsables en entreprise devraient être formées par l’entremise d’activités brèves et structurantes, afin de leur permettre de jouer efficacement leur rôle.
Du côté de l’industrie, il demeure notre responsabilité de parfaire et de compléter le développement de cette nouvelle main-d’œuvre, qui a investi dans sa préparation professionnelle et technique. Il est donc essentiel que nos entreprises s’investissent dans ce processus, qui est non seulement bénéfique pour les personnes formées mais également pour les entreprises elles-mêmes. En effet, en offrant à nos stagiaires une formation et un encadrement efficaces sur le terrain, nous pourrons mieux assurer la relève et combler nos besoins de main-d’œuvre.
Le CQRHT a également souligné au Ministère l’importance de bien définir les rôles dans ce contexte : l’enseignant doit demeurer l’expert pédagogique et l’entreprise, l’experte contenu.
Efforts de promotion de la formation professionnelle
La main-d’œuvre se faisant de plus en plus rare, la majorité des métiers et professions, qu’ils soient de niveau professionnel, technique ou universitaire, souffrent d’un déficit de nouveaux candidats. On risque donc d’assister dans les années à venir à de nombreux efforts de valorisation simultanés. En ce sens, il sera important d’agir en concertation afin de bénéficier d’une synergie et d’éviter une cacophonie qui pourrait se révéler coûteuse et inefficace.
Les métiers professionnels étant quant à eux historiquement mal perçus au Québec, le CQRHT recommande également qu’un travail de valorisation de ceux-ci soit réalisé avant l’exercice de promotion des programmes de formation professionnelle qui leur sont associés.
Dans l’industrie touristique, on peut par exemple penser aux professions de cuisinier[ère] ou encore de préposé[e] à la réception en établissement hôtelier.
Soulignons en ce sens le lancement récent du site emplois d’avenir, visant à promouvoir et valoriser les métiers et professions les plus en demande à l’échelle provinciale. Une initiative que le CQRHT suivra de près!
Stratégies nationales de main-d’œuvre
Ces efforts de valorisation s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie nationale sur la main-d’œuvre, qui sera dévoilée au printemps 2018 par le gouvernement du Québec.
L’industrie touristique s’est quant à elle aussi dotée d’un plan d’action en matière de main-d’œuvre, qui vise entre autres à valoriser l’industrie et les carrières en tourisme dans une optique d’attraction et de rétention des travailleurs.
Le CQRHT y participe bien sûr activement. Une première initiative de promotion devrait d’ailleurs débuter dans les prochaines semaines. Restez à l’affût!
