Entre le 3 et le 27 septembre, le CQRHT a réalisé une enquête sur les impacts de la COVID-19 sur les travailleurs.euses du tourisme. L’enquête visait à alimenter la réflexion sur les priorités d’interventions qui pourraient contribuer à :
- aider l’industrie à conserver son personnel compétent et qualifié nécessaire pour amorcer la reprise au moment opportun;
- accompagner et soutenir la main-d’œuvre dans la phase transitoire.
L’enquête a permis d’obtenir 3 022 réponses valides, dont 757 de travailleurs du secteur des services de voyages. Nous vous présentons ici les principaux résultats pour ce secteur, lequel joue un rôle particulièrement important dans l’écosystème du tourisme en donnant une plus-value à l’expérience des visiteurs. Le secteur des services de voyages est principalement composé des agences de voyages réceptives et expéditives, des lieux de congrès et de réunion, des transports nolisés, des lieux d’accueil et de renseignement touristique ainsi que des services de guides.
Principaux impacts de la COVID sur les travailleurs.euses du secteur des services de voyages
1 – Plus du quart des travailleurs.euses en emploi dans les services de voyages avant la COVID n’avait pas regagné leur poste six mois après leur mise à pied
2 – Les travailleurs.euses de Montréal, ont été très durement frappé.e.s
3 – Exception faite des agent.e.s d’information touristique, les travailleurs.euses de la majorité les professions du secteur sont très vulnérables.
4 – Des impacts importants sur les conditions de travail et salariales des travailleurs.euses toujours en poste
Pistes de solutions soulevées
Il est encourageant de constater que les travailleurs.euses du secteur des services de voyages ont un fort sentiment d’attachement envers leur secteur et qu’ils ne veulent pas le quitter à moins d’y être contraints. Idéalement, 81% désireraient continuer à travailler dans le secteur!
Dans une vision à long terme de leurs besoins stratégiques, les employeurs devront s’assurer de bien identifier et retenir le personnel clé. Une attention particulière devrait être portée aux travailleurs.euses des postes professionnels et administratifs ainsi qu’aux guides, qui démontrent un attachement moins fort envers le secteur.
Il sera important de conserver leur motivation et passion, afin d’éviter que l’industrie ne soit déstructurée par leur absence au moment de relance. Les employeurs devront faire preuve d’empathie et se montrer soucieux de la santé physique et émotive des travailleurs.euses en emploi, qui font face à des conditions de travail difficiles en temps de pandémie.
Sur le plan des travailleurs.euses mis à pied, les employeurs devront s’assurer de maintenir ouverts les canaux de communication et les informer des programmes et ressources d’aide financière qui sont disponibles. Dans la mesure du possible, les entreprises qui sont en mesure de bénéficier de la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) devraient en faire appel.
Finalement, le temps d’arrêt qu’offre la pandémie doit devenir une opportunité de rehausser les compétences des travailleurs.euses du secteur afin que ces derniers.ières puissent contribuer efficacement à la relance dans un environnement où l’innovation et l’adaptation. Les répondants de l’enquête se sont d’ailleurs montrés très ouverts à participer à des formations afin de maintenir leur lien d’emploi.
Les employeurs pourraient même songer à soutenir les travailleurs.euses se dirigeant vers d’autres secteurs d’emploi, comme l’exode pourrait bien être temporaire : plus des deux tiers des travailleurs.euses qui ont quitté le tourisme cet été pour un autre secteur d’emploi ont indiqué qu’ils accepteraient de revenir travailler en tourisme lorsque la crise sera passée. On peut donc penser que plusieurs de ces travailleurs.euses qui se seront dirigé.e.s vers un autre secteur reviendront éventuellement au tourisme, mais cette fois avec un nouveau bagage de compétences qui pourra servir les besoins des entreprises touristiques.