Face à la rareté de main-d’œuvre, plusieurs entreprises touristiques se réinventent. Elles ont bien compris que pour séduire les travailleurs, particulièrement les milléniaux, il faut être proactifs et amorcer une réelle transformation interne. Voici quelques exemples d’entreprises qui osent bousculer les façons de faire.
La recette du bonheur
Chez Authentik Canada, les fondateurs croient fermement que «la clé du succès, c’est d’avoir des employés heureux». Faire une petite sieste rendrait les employés plus productifs? Authentik a installé des salles à cet usage. Pour contribuer au bien-être des employés, une salle de gym a aussi été aménagée. En s’entraînant ou en venant travailler en vélo, les employés peuvent même échanger des heures de remise en forme contre des journées de congé. Et que dire des sorties de plein-air dans le cadre du travail : canot-camping, sortie de motoneige, traîneau à chiens etc. De quoi rendre les autres un brin jaloux.
Moins de contrôle, plus de confiance
Que ce soit pour concilier travail et famille ou pour vivre un mode de vie singulier, les travailleurs souhaitent revoir la manière d’organiser le travail. Au parc de l’île Saint-Quentin, la direction a compris le message et met davantage l’accent sur l’atteinte des objectifs que sur le contrôle des heures travaillées. Dans ce contexte, les feuilles de temps et les banques d’heures ne sont plus souhaitables.
Chez Lola, une entreprise de Boston qui conçoit des logiciels et applications de réservation, on a même instauré le principe des vacances illimitées. Là encore, pas d’abus, que des salariés reconnaissants. Pour ces deux organisations, il en résulte un climat de confiance propice à un réel engagement et un roulement de personnel inexistant.
Travaillons ensemble
Les travailleurs souhaitent briser les silos et évoluer dans un environnement collaboratif. Et l’on sait maintenant que l’innovation est surtout une affaire de collaboration. Pour y parvenir, la communication interne doit être fluide et l’ambiance de travail, favorable.
Plusieurs entreprises touristiques utilisent maintenant des réseaux sociaux d’entreprise comme Workplace, Slack ou Yammer. Chez Air Canada, les employés mobiles se connectent à Yammer sur leur téléphone pour partager des idées et résoudre des problèmes. Au Zoo de Granby, les dirigeants ont fait le choix d’utiliser Facebook pour les communications internes afin de favoriser la proximité avec leurs employés. Il en résulte une meilleure circulation de l’information et, surtout, un plus grand sentiment d’appartenance.
De son côté, pour favoriser la collaboration interne, AirTransat a complètement réaménagé sa cafétéria d’entreprise. Cette démarche poursuivait plusieurs objectifs complémentaires: augmenter la fréquentation en dehors des repas, rendre l’endroit plus confortable et lumineux et fournir un décor stimulant. La nouvelle cafétéria comporte maintenant différentes zones polyvalentes favorisant la collaboration, les rencontres en petits groupes et le divertissement.
Une gestion plus participative
Les employés veulent contribuer à construire l’entreprise, mais on doit leur donner le pouvoir pour le faire. À l’hôtel Château Laurier, la directrice générale Aude Lafrance-Girard a trouvé une manière d’impliquer ses employés dans la prise de décisions et de développer l’agilité. Son équipe pratique le kata d’amélioration continue, une méthode permettant de développer l’intelligence collective et de mobiliser le personnel.
Selon le PDG du groupe Accor, Sébastien Bazin, le succès des organisations passent aussi par un changement de culture. D’après lui, les hôtels doivent s’inspirer des startups, car elles ont un mode de gestion collaboratif et horizontal:
Nous devons retrouver ce type de management dans nos hôtels, où la hiérarchie règne encore trop en maître.
C’est pourquoi le groupe Accord a implanté un Shadow Comex (littéralement: «comité exécutif de l’ombre»). Cette initiative consiste à laisser la parole aux jeunes cadres pour insuffler des décisions innovantes concernant la stratégie de l’entreprise.
Le concept d’entreprise libérée gagne aussi le secteur touristique. À l’Office de tourisme des Grands Lacs, le système hiérarchique classique a été remplacé par une structure horizontale où les collaborateurs s’autogouvernent. L’objectif est de remettre l’humain au cœur de l’organisation et d’accroître la motivation par l’autonomie et la responsabilisation.
Êtes-vous prêts à joindre le mouvement?
Une petite révolution se passe donc dans l’industrie touristique et permet de revaloriser son image. Vous avez envie de réfléchir aux aménagements qui peuvent être faits pour retenir vos employés en poste en offrant des milieux de travail mieux adaptés au contexte et aux enjeux d’aujourd’hui? Le CQRHT vous invite à le faire dans le cadre de sa Journée RH 2018! Vous pouvez même à y inviter gratuitement un travailleur de votre organisation afin d’alimenter les échanges sur les solutions qui peuvent se révéler gagnantes. Une première étape vers une gestion collaborative plus active!