À la suite des premières vagues de la pandémie, il a été démontré que le marché du travail québécois s’est presque entièrement remis des dommages causés. De telle sorte que le Québec comptait 34 100 emplois de plus en décembre 2021 qu’en décembre 2019. De plus, les Québécois âgés de 25 à 54 ans affichent même des taux d’activité supérieurs à ceux observés à cette époque.
Par ailleurs, entre décembre 2020 et décembre 2021, on observe une création nette de 156 900 emplois au Québec alors qu’une perte nette de 122 800 emplois avait été encaissée l’année précédente. Ainsi, le niveau d’emploi en décembre 2021 s’établit à 100,8 % du niveau enregistré en décembre 2019. Toutefois, bien que cela puisse sembler paradoxal, le nombre de postes à combler a explosé au cours de la pandémie.
Notons aussi que les déplacements de travailleurs entre les secteurs comptent parmi les phénomènes qui ont transformé le marché de l’emploi au cours de la pandémie. Ainsi, plusieurs Québécois auraient délaissé les secteurs plus durement affectés par les restrictions sanitaires pour se replacer dans des secteurs en croissance comme l’enseignement, les services professionnels, la finance et les assurances ou encore les administrations publiques. Ainsi, on exerce la même profession, mais dans une autre industrie. Évidemment, les pertes d’emplois se sont principalement concentrées dans les professions relatives aux ventes et services où le nombre d’emplois a chuté de 135 700 au cours des deux dernières années. Les secteurs des services d’hébergement, de restauration et des soins de santé comptent d’ailleurs le plus grand nombre de postes vacants (74 810 postes à pourvoir lors du 3e trimestre de 2021 et plus de 238 050 postes à pourvoir sur l’ensemble des secteurs d’activités). Avec des données aussi élevées, le Québec demeure une des provinces avec le taux de postes vacants les plus importants (6,1% en fin d’année 2021).Il y a désormais davantage de postes vacants que de chômeurs. Pour remédier à cette hausse significative de postes vacants, les salaires dans ces domaines d’activités ont considérablement augmenté afin d’attirer les travailleurs (un salaire moyen offert de 21,7$). En revanche, d’autres professions ont largement bénéficié des changements de carrière des travailleurs, c’est le cas de l’enseignement, du droit, des services sociaux ainsi que des sciences naturelles, qui ont totalisé, à elles seules, près de 100 000 nouveaux emplois en deux ans au Québec.
Il est important de noter que certains groupes de travailleurs, notamment les 55 ans et plus, ne sont pas entièrement retournés au travail. Si plusieurs décident de profiter de la situation pour prendre leur retraite, les ramener pour combler les besoins de main-d’œuvre représentera un défi de taille.
Une forte création d’emplois dans le secteur public a aussi été constatée, une analyse de la répartition de l’emploi indique que de décembre 2019 à décembre 2021, le Québec a connu une baisse de 75 200 travailleurs autonomes qui a été plus que compensée par des gains dans les secteurs public et privé. Fait à noter, la création de 69 800 emplois dans le secteur public porte maintenant la récupération de ce secteur à 107,2 %, loin devant celle du secteur privé qui s’établissait à 101,4 % tout juste avant l’arrivée d’Omicron.
Références
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