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Le CQRHT a mis à jour les portraits statistiques des préposés à l’entretien ménager et des réceptionnistes d’hôtel, les deux professions les plus importantes du secteur de l’hébergement. Ces portraits dressent un bilan détaillé de l’offre et de la demande de main-d’œuvre pour ces deux professions. Ils présentent aussi les principaux enjeux qui en découlent.

Notons que les portraits des cuisiniers et des serveurs au comptoir/aides de cuisine ont été diffusés en février dernier, et que 5 autres portraits sont à venir au cours des prochains mois.

Accéder au portrait complet des préposées à l’entretien ménager

Accéder au portrait complet des réceptionnistes d’hôtel

Conditions de travail

Les préposés à l’entretien ménager et les réceptionnistes d’hôtel font face à des enjeux différents en matière de conditions de travail. Les réceptionnistes sont moins touchés par la saisonnalité et occupent, en plus grande proportion, un emploi à temps plein. Ils profitent donc de conditions de travail plus stables que les préposés à l’entretien ménager. En effet, lors des pics saisonniers, le nombre de réceptionnistes n’augmente pas nécessairement. Par contre, les hôteliers peuvent avoir besoin de beaucoup plus de préposés à l’entretien ménager que lors d’une période creuse.

Attrait et rétention

Les emplois de réceptionnistes sont occupés majoritairement par les 15-34 ans. Selon les résultats d’un récent sondage mené auprès de Canadiens, plusieurs considèrent cette profession comme un tremplin vers d’autres emplois. De plus, leurs compétences sont prisées dans plusieurs secteurs, comme celui de la finance et des assurances, qui offrent bien souvent de meilleures conditions salariales et de travail. Cela nuit beaucoup à leur rétention. Alors comment arriver à les retenir ? Entre autres en proposant des possibilités d’avancement à l’intérieur de l’établissement ou en enrichissant leurs tâches.

Chez les préposés à l’entretien ménager, la forte proportion des 55 ans et plus (29 %) suggère de nombreux départs à la retraite imminents. Sachant que c’est le poste qui présente les plus grandes difficultés de recrutement pour plus du quart des hôteliers, on peut supposer que le défi s’intensifiera au cours des prochaines années. Il faudra sans doute mettre en place des mesures pour retarder les départs à la retraite et trouver des stratégies pour offrir à la relève des conditions de travail plus alléchantes. En outre, l’industrie devra travailler afin de valoriser davantage cette profession, entre autres en mettant de l’avant la formation en entreprise. On remarque toutefois des signes positifs de rétention chez les 35 ans et plus, ce qui a assurément un lien avec l’augmentation du salaire en fonction de l’ancienneté et du rattrapage des dernières années.

Rareté et diversification de la main-d’œuvre, surtout pour les préposés à l’entretien ménager

Bien que les hôteliers rapportent éprouver des difficultés à recruter des réceptionnistes d’hôtel, le nombre de postes vacants dans cette profession est plutôt bas. Dans le cas des préposés à l’entretien ménager, le nombre de postes vacants a subi une hausse majeure par rapport aux années précédentes, notamment une hausse de 128 % (dans tous les secteurs, y compris celui de l’hébergement) au 3e trimestre de 2018 par rapport au même trimestre de 2016.

Un constat ? Les hôteliers éprouvent beaucoup plus de difficultés à recruter des préposés à l’entretien ménager que des réceptionnistes.

Certaines régions sont dépourvues d’un bassin de main-d’œuvre immigrante et doivent aussi composer avec la diminution des 15-24 ans. Les hôteliers devront donc se tourner vers d’autres clientèles plus éloignées du marché du travail, comme les personnes autochtones, handicapées ou décrocheuses, pour recruter du personnel afin de pourvoir les postes vacants. Une telle démarche entraînera certains défis, notamment concernant l’intégration de cette main-d’œuvre, ce qui pourrait nécessiter d’accompagner les hôteliers et de développer des liens avec les organismes en développement de l’employabilité.

Dans les régions urbaines et périurbaines, où les personnes immigrantes occupent une proportion importante des préposés à l’entretien ménager, la langue présente un obstacle relativement à leur intégration et à leur formation.

Une étude récente de l’AHQ révèle que de nombreux hôteliers envisagent de se tourner vers le recrutement de travailleurs étrangers afin de pourvoir leurs postes vacants.

Enfin, pour contrer les effets de la pénurie de main-d’œuvre, trois mots d’ordre sont à retenir : stabilisation des conditions de travail, rétention du personnel et recrutement d’une main-d’œuvre diversifié.

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